L’expérimentation, levier nécessaire et indispensable
Nous orientons nos activités vers l’expérimentation de « nouveaux » parcours techniques au sein des Jardins-Forêts en climat de l’Ardennes méridionale. Dans une approche systémique et holistique, nous essayons de trouver des méthodes et pratiques qui favorisent la soutenabilité, la durabilité et l’intégration de savoir-faire et savoir-être dans le vivant. La formation va de pair avec la recherche et le développement et un travail pédagogique qu’il est urgent de propager auprès des citoyens (face aux urgences climatiques, de la perte de biodiversités et de l’alimentation).
Nous essayons d’identifier et d’évaluer, pour les producteurs et consomma’cteurs, des orientations comme l’agriculture syntropique (ou successionnelle) et de rétablir l’importance des amateurs (personnes ne vivant pas exclusivement de leur production) car ces derniers peuvent expérimenter plus librement et avec moins de contraintes économiques voire des changements de paradigmes qui semblent nécessaires aujourd’hui. De fait, actuellement, beaucoup de professionnels arrivent à survivre grâce aux stagiaires qui, de plus, paient pour se former et qui ainsi fournissent une main d’œuvre qui ne rentre pas en compte dans l’effort de soutenabilité et de durabilité. La balance n’est pas équilibrée !
Or cela devrait être semblable à l’enseignement en Belgique qui est censé être gratuit, financé par la communauté (solidarité), tout comme la sécurité sociale. Autre exemple, les intrants biologique (matières organiques) venant des ressourceries (déchets verts dans les parcs à containers) n’est pas soutenable. En effet, à moyen terme, si de plus en plus d’acteurs (producteurs professionnels ou simples citoyens) se fournissent gratuitement (ou pas) auprès des ressourceries, non seulement cela fausse le bilan de soutenabilité mais il n’y aura bientôt plus de matière organiques disponibles ou de qualité.
Par ailleurs, les coûts des formations dispensées au Pré Don aurait dû être supportés essentiellement par une subvention reçue de la communauté (appel à projet de la Région Wallonne) et permettre de rencontrer les besoins et la nécessité de former un maximum de citoyens dans l’approche permaculturelle et plus particulièrement des méthodes « novatrices » comme par exemple l’agriculture syntropique, l’agroforesterie,… Or, comme l’enseignement est intimement lié à la recherche, nous aurions dû également suivre les objectifs initiaux de recherches et développements proposés à l’occasion de cet appel à projet. L’effort de la communauté (les subsides) retournant à cette même communauté.
Aujourd’hui, nous essayons de trouver des financements pour permettre d’apporter des formations disponibles et accessibles à tous dans les domaines qui nous semblent potentiellement pertinents pour proposer des alternatives viables et durables, adaptées aux conditions locales (circuits courts). Nous travaillons ainsi non seulement à l’élaboration de la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA) mais aussi à la diffusion de savoir faire et savoir être pour améliorer notre intégration dans le vivant (notre santé physique et émotionnelle en dépendent).
Pour approcher ces objectifs, nous avons un terrain de jeux et des ressources (microtracteur, outils) pour permettre aux citoyens (entre autres, les amateurs) d’être acteur dans l’expérimentation. Le vivant nécessite d’y plonger les mains, de le vivre. Nous n’avons pas d’objectif lucratif mais juste l’intention d’essayer d’apporter des solutions face aux urgences climatiques, sociétales, de santé publique et de santé mentale. Nous n’avons pas encore pu mettre en place ces formations par manque de ressources (financières et humaines) mais nous y travaillons.