EXPERIMENTATIONS
Le volet expérimentation du projet permacole du Pré Don est essentiel et constitue un des objectifs du projet.
En effet, dans le cadre d’un jardin forêt, il est important d’imaginer (Design) les hôtes du Pré Don, leurs dispositions, leurs capacités à fixer ou à protéger les plantes et arbres qui les côtoient.
Nous avons mené des enquêtes, dans le cadre du projet “De la Graine à l’Assiette” et aussi grâce à nos rencontres avec les acteurs locaux, et nous avons constaté l’importance des difficultés face aux changements climatiques et face aux défis de l’alimentation de nos concitoyens.
Il y a urgence à tester, expérimenter des pratiques différentes, des parcours techniques, des variétés, des modèles différents ou pour le moins innovants afin de rencontrer les défis majeurs de nos sociétés.
En effet, les métiers visant la production de denrées alimentaires rencontrent tous des problèmes liées aux conditions climatiques mais aussi à la perte de biodiversité, à l’érosion, l’appauvrissement du sol et simplement la difficulté de vivre de son activité agroécologique.
La situation liée à la pandémie est ses conséquences sur l’approvisionnement mais aussi la situation internationale liée aux conflits aux portes de l’Europe voire les difficultés partout ailleurs dans le monde de trouver les moyens de nourrir la population nous amène à expérimenter et essayer de trouver de meilleurs pratiques à l’aulne des connaissances actuelles et de les publier au service de la communauté.
Ainsi, le projet permacole du Pré don n’a pas pour vocation de produire pour assurer des revenus mais bien de produire pour mesurer, analyser nos pratiques et parcours afin de nourrir (dans le contexte des Ardennes méridionales et des tissus socio-économiques particuliers de la région) les porteurs de projet avec nos succès et nos erreurs.
Nous avons un travail qui nous permet de recevoir chaque fin de mois notre salaire et cela nous permet d’être relativement indépendant des contingences difficiles des producteurs locaux pour qui c’est le dur métier.
Nous nous sommes d’ailleurs orientés plutôt vers le jardin forêt qui étant plus résilient nécessite moins, à moyenne échéance, un travail de chaque heure comme peut l’être ceux des agriculteurs conventionnels et des maraîchers.
Cependant, même si la forêt comestible représente notre colonne vertébrale, le design a été prévu pour expérimenter en interlinéaires (la première phase du projet nous permet de tester la mixité de processus agricoles et maraîchers sur des alignement d’arbres où la mécanisation est possible) avec des couvres-sols, des variétés non endémiques et d’essayer d’en mesurer les facteurs de réussites ou d’échecs.
La deuxième phase quand à elle s’évertue à créer un espace plus organique, peut-être moins orienté vers la production en vue de créer des sanctuaires des biodiversités, véritables creusets d’expérimentation et de multiplication. Bref, une réservoir du vivant.
Les expérimentations se portent aussi sur les facteurs humains et économiques visant à trouver ou améliorer des méthodes et des modèles logistiques et commerciaux mais aussi à mettre en pratique des techniques de gouvernance qui, en changeant de paradigme, nous approche un peu plus des modèles pratiqués par la nature. Bio-mimétisme tant concernant la culture sylvanière, agroforestière et maraîchère mais aussi celle de l’être humain en testant et parfois en améliorant les arbres de décisions, la gouvernance pratiqués par l’abondante nature.
