Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA)
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Présentation de la SSA à Attert, le samedi 18 novembre 2023
Si nous sommes ici ce soir, c’est certainement que nous ne faisons pas partie des 600 000 belges, soit 5% de la population qui a eu recours en 2021 à l’aide alimentaire.
L’aide alimentaire n’est pas pour autant une réponse structurelle à la précarité alimentaire, parce que à côté de la faim, il y a aussi la malnutrition. C’est-à-dire ne pas manger des aliments ayant une qualité nutritionnelle suffisante. Or l’accès à une alimentation saine devrait être un droit pour chacun.
Le tableau n’est pas plus brillant du côté de la production. Nous rencontrons des maraîchers qui nous disent gagner en moyenne 4 € de l’heure pour un travail harassant et travailler plus de 15h par jour en saison.
C’est dans cette optique qu’a été créée la SSA pour permettre la réalisation du droit à l’alimentation en s’inspirant de la sécurité
sociale actuelle.
La SSA a 3 objectifs :
- Augmenter le budget alimentaire des ménages par une allocation mensuelle de type allocation familiale qui serait allouée à l’achat de produits sains et locaux.
- Préserver la qualité de vie des paysans et aussi la qualité des sols.
- Façon dont les citoyens (re)prennent le pouvoir sur leur alimentation et plus globalement sur le système alimentaire. Par exemple par le paiement solidaire avec monnaies locales.
La proposition se décline en 3 piliers :
- “De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins” : constituer un pot commun solidaire qui permettra de mutualiser les risques, les coûts et les vulnérabilités. Et ce sur base d’une contribution proportionnelle aux revenus, et une participation de l’Etat qui pourrait provenir, par exemple, d’un impôt sur les bénéfices des multinationales de l’agroalimentaire et
de la grande distribution. - Une redistribution universelle et automatique : chaque adulte du pays recevrait une allocation mensuelle sur une carte électronique ou sous format papier, à la manière des titres repas.
- Un conventionnement démocratique vers des produits durables, sains, en circuit-court : le montant ne pourrait pas être dépensé que pour des produits conventionnés.
Conclusion :
La SSA est une proposition qui répond à des enjeux fondamentaux et à des attentes fortes de la population en termes de justice sociale, de transition agroécologique, de mobilisation démocratique et de relocalisation. C’est un projet ambitieux mais pas inatteignable.
Nous ne pourrons le construire qu’ensemble.
Ce qu’on a déjà mis en place au niveau de la province de Luxembourg, c’est justement un projet pilote avec Bettie pour la création d’un fond de solidarité. Un autre projet pilote est de créer un groupe pilote pour examiner les besoins des personnes en précarité.
C’est important qu’il y ait différentes parties prenantes qui participent à cette réflexion sur la SSA : citoyens de tout bord financier, politiques, experts, organismes d’aide à la précarité, producteurs,…
