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Pré Don
Le Jardin-forêt, évidente révélation.

Le Jardin-forêt, évidente révélation.

Dans la recherche de notre autonomie dans les 10 ans, sachant que nous avons un travail plein temps (principalement à Bruxelles), nous visons une efficience maximale en terme d’écosystème comestible. C’est-à-dire un système agro-écologique peu chronophage, peu énergivore sur le long terme et permettant d’atteindre nos besoins.

Nous continuons donc de chercher des modèles qui nous conviennent et conviennent à notre environnement, tout en restant axés sur les objectifs essentiels du Projet permacole du Pré Don : l’indispensable autonomie personnelle, la visée expérimentale, la collaboration et la mutualisation à travers la transmission d’alternatives viables, pérennes et résilientes.

Nous avons découvert, lors de nos pérégrinations et sur internet, ce qui semble nous correspondre au mieux : le jardin-forêt ou forêt comestible. Notre postulat d’efficience d’une telle implantation semble réaliste car la Haute Ardenne est propice à la culture forestière. La superficie forestière actuelle couvre 51% du territoire, soit 313.000 hectares. Un mètre carré sur deux est couvert par un arbre. Toutefois, pour des raisons économiques, la forêt est en grande partie composée de résineux qui ont un retour sur investissement rapide. Le jardin-forêt est certes d’évolution lente et demeure une culture.

Les forêts comestibles se situent entre les vergers et les boisements naturels, et constituent l’un des systèmes productifs les plus économes.” Martin Crawford

L’évolution naturelle d’un jardin-forêt, même s’il demande beaucoup de travail de conception et de mise en place, aboutit à une stabilité, une résilience qui converge avec nos besoins (entretien limité, diversité de produits à haute valeur nutritionnelle, résilience aux aléas climatiques, durabilité et respect du climax écologique (phase finale d’évolution naturelle). Nous nous sommes empressés de commander deux livres qui nous semblent des incontournables en la matière : Jardins-Forêts. Un nouvel art de vivre et de produire de Fabrice Desjours (Ed. Terran, 2019) et La Forêt Jardin. Créer une forêt comestible en permaculture pour retrouver autonomie et abondance de Martin Crawford (Ed. Ulmer, 2017).

La lecture des deux livres commencée, nous constatons la difficile complexité à concevoir ces paradis d’abondance. De plus, garder en tête la nécessité de développer de manière urgente des alternatives, des pratiques visant à réduire les intrants externes, à éviter les facteurs de réchauffement, à favoriser la biodiversité, à épargner les ressources naturelles comme l’eau (une forêt-jardin est l’écosystème idéal pour favoriser la rétention d’eau de pluie dans le sol et donc dans les nappes phréatiques) et empêcher l’érosion. Bref, montrer que le changement est possible, ici et maintenant.

Pour ceux qui se posent la question de l’indigénat (le jardin-fôret implique la plantation d’espèces considérées comme non indigènes), Martin Crawford répond que l’indigénat n’est pas une valeur binaire. Si vous jetez un coup d’oeil aux champs cultivés de ce pays, blé, orge, maïs, luzerne, pommes de terre… aucune de ces plantes n’est indigène. La biodiversité de notre pays est relativement faible et aurait bien du mal à nous nourrir. “L’importation sur 500 ans de quelque 40 000 espèces de végétaux au Royaume-Uni, n’a conduit qu’à un faible nombre d’espèces considérées comme problématiques.” “Cela dit, personne ne veut évidemment introduire dans un lieu donné une plante qui y causerait toutes sortes de problèmes.” Cela doit être étudié en fonction du contexte et “le déplacement des plantes vers le Nord causé par le changement climatique renforce l’idée que la question des indigènes nécessite d’être revue.”

La palette est immense, magnifique, réjouissante, véritable conservatoire d’espèces adaptées mis à disposition, un travail méthodique et expérimental destiné, nous l’espérons, à offrir des alternatives productrices, écologiques, aux pratiques agricoles pratiquées à ce jour en Haute Ardenne. Nous continuons nos lectures tout en regardant d’autres facilitateurs pionniers:

  • Damien Dekarz, visite commentée de son lieu en Corrèze: https://www.youtube.com/watch?v=4S_ry1jfcsU
  • Conférence sur le jardin forêt de Fabrice Desjours: https://www.youtube.com/watch?v=6DmqqnUO7g8
  • Le jardin Forêt Comestible: https://www.youtube.com/watch?v=S-uu3s7wr6c
  • la phytosociologie pour agencer les plantes comestibles (Franck Nathié): https://www.youtube.com/watch?v=waxxmGcBWFA

Le jardin-forêt se présente pour nous comme une révélation mais aussi une évidence qui ne demande qu’à se concrétiser. Le début d’une aventure…