La numérisation a fait son entrée dans l’horticulture sous serre. Grâce à des capteurs et des caméras, le processus de croissance des plantes est aujourd’hui de plus en plus étroitement surveillé, ce qui se traduit par une forte augmentation de la productivité et une réduction des coûts de production. Business AM en parle avec Miranda van den Ende, directrice générale de Tomatoworld.
Qu’est-ce que c’est, la culture guidée par les données ?
- « La culture pilotée par les données signifie que nous utilisons des capteurs et des caméras qui recueillent des données sur la plante, les conditions de croissance, le climat de la serre et les niveaux d’humidité. En gros, tout le processus de culture dans une serre », explique Miranda Van den Ende. « Grâce à ces données, nous pouvons cultiver une meilleure plante.
- En utilisant toutes ces données, il est possible d’économiser environ 20% d’énergie, de nutriments, d’additifs et de produits phytosanitaires. Il est également possible d’augmenter la production de 10 à 20%.
- Selon Mme Van den Ende, la numérisation du secteur horticole est en cours depuis un certain temps. « Toutefois, ce qui est nouveau, c’est l’échelle à laquelle elle est utilisée et la quantité de capteurs et de caméras utilisés.
- « Les algorithmes apprennent à partir de toutes les données (…) et, à l’avenir, une culture entièrement autonome est envisageable. Un cultivateur (humain, ndlr) continuera à se promener dans la serre, mais davantage en tant que contrôleur, pour effectuer des ajustements », explique-t-elle.
L’acceptation est plus forte auprès de la jeune génération
- « La numérisation et la culture axée sur les données sont assez difficiles à mettre en œuvre pour de nombreux cultivateurs. Surtout lorsqu’il s’agit de la génération qui a encore l’habitude de tout faire au feeling », reconnaît Mme Van den Ende. « Si nous regardons la jeune génération, pour qui la numérisation est normale, nous constatons que l’acceptation de la culture guidée par les données est beaucoup plus grande. »
- « À l’étranger aussi, nous voyons de plus en plus d’investisseurs intéressés par la création d’exploitations sous serre. Toutefois, ils ont des connaissances limitées en matière d’horticulture et sont satisfaits de pouvoir contrôler les serres à distance à l’aide de données et d’outils numériques », ajoute-t-elle.
- « Compte tenu de la rapidité de la numérisation dans la serriculture, je pense que nous allons assister à une avancée considérable d’ici cinq ans », conclut-elle.
Le débat est ouvert… Il nous semble judicieux d’oser imaginer le travail fastidieux par exemple de désherbage effectué par un robot. Pourquoi ne pas envisager l’utilisation des technologies? A qui ces technologies seront-elles réservées?
Ne faut-il pas justement s’approprier celles-ci pour éviter la dichotomie entre l’agriculture conventionnelle et de régénération en invitant les pratiquants à développer les outils dans le même esprit, celui de la permaculture.